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En tant que fidèle lecteur, il ne vous aura pas échappé que nous avions expérimenté deux modes de culture de pommes de terre en 2017 : la tour de pommes de terre et la culture sous paille. Tout le principe étant d’essayer, nous allons vous détailler nos conclusions ainsi que nos pistes d’amélioration pour l’avenir.
Durant tout l’été, nous avons « bichonné » nos deux tours de pommes de terre. Au fur et à mesure de la croissance des plantes, de la tourbe ou du compost (en fonction de la tour) ont été rajouté.
Petit à petit le sommet de la tour est atteint.
Tour réalisée sans trucages… mais avec du compost ! |
Tour en tourbe, tour en tourbe,… (essayez de le dire 10 fois de suite sans vous tromper !) |
Régulièrement, un arrosage manuel était nécessaire pour permettre une bonne croissance des plantes et surtout lors des épisodes de fortes chaleurs. La croissance était nettement plus rapide sur la tour de compost. Ainsi, tous les 4 à 5 jours, nous devions rajouter du compost, alors que la cadence était de tous les 6 à 7 jours pour la tourbe. Nous expliquons cette différence par le fait que le compost garde mieux l’humidité que la tourbe. Début septembre, les tiges ont commencées à flétrir. La récolte s’est effectuée le 11 septembre, sur le thème « séance de fouilles archéologiques ». Après avoir enlevé le grillage, il suffisait de faire tomber le compost (ou tourbe) pour découvrir les patates.
Et là, qu’elle ne fût pas notre surprise !!! L’excitation de faire une découverte a été de courte durée.
Il n’y avait que quelques pommes de terre sur les 20 premiers centimètres de la tour. Il fallait ensuite atteindre le fond de la tour pour apercevoir à nouveau les patates. Sur la hauteur des tiges aucun tubercule ne s’était développé. La récolte à été très faible. Malgré une croissance plus rapide dans le compost la quantité de pommes de terre était plus conséquente dans la tourbe (mais ce n’était pas les mêmes variétés, on ne peut donc pas en tirer de conclusions).
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L’utilité de cette méthode de culture nous laisse perplexe !! :
1- Cette technique demande beaucoup de travail. Il faut très régulièrement réapprovisionner en tourbe/compost (environ 1m3 consommé pour chaque tour).
2- Un arrosage est indispensable si l’on veut obtenir une belle récolte.
3- Nous avons constaté un gaspillage important de la terre qui s’échappait par des mailles trop larges du grillage.
En conclusion, si les tours donnaient une jolie perspective au carré de culture, le résultat n’est pas concluant pour cette saison.
Plusieurs pistes d’amélioration s’offrent à nous :
N’hésitez surtout pas à nous retourner vos idées ou suggestions qui nous seront très utiles lors de nos prochains tests !
Notre carré de pomme de terre était séparé en deux cette année. Une moitié cultivée de manière traditionnelle, sous terre, et l’autre moitié en test, sous paille. Les tubercules, préalablement germés, sont tous plantés le même jour le 18 avril 2017. Lors de la plantation, les températures extérieures étaient assez basses, avec des risques de gelées matinales. Pour la plantation traditionnelle, nous avons tracé un sillon puis déposé un plant tout les 30 cm sur des rangs espacés de 70 cm. Pour les plants sous paille, nous avons arrosé légèrement le terrain puis posé les plants à même le sol. Et pour terminer nous les avons recouvert de 10 à 15 cm de paille. Au fur et à mesure de la croissance, nous avons butté les plants sous terre. Nous avons formé de petits ondins avec la paille pour les autres plants.
Plants sous paille à gauche, en culture traditionnelle à droite 1/2 |
Plants sous paille à gauche, en culture traditionnelle à droite 2/2 |
Nous avons remarqué que les plants sous terre étaient plus vigoureux, ils ont levé rapidement, en quinze jours. Pour les pommes de terre sous paille le résultat était plus hétérogène car l’épaisseur de la paille a ralenti le réchauffement du sol et donc la levée était plus lente. De même, la levée n’a pas toujours été excellente.
Notre explication : lors de la plantation, il faut être vigilant à l’humidité du sol. La paille joue un rôle d’isolant et si l’hygrométrie est trop basse, les plants ne partiront pas en végétation. Il sera donc intéressant de ne pas chercher à être trop précoce avec cette technique qui ne semble pas adaptée à une plantation trop hâtive. Par contre une fois que la paille est bien humide, les plants auront les conditions idéales pour une croissance optimale. Il n’y a pas eu de maladies ou ravageurs durant la culture, mis à part une attaque de doryphores en toute fin de culture. Aucun traitement n’a été appliqué car les dégâts occasionnés n’impactaient pas la récolte (fruits quasi mûrs). Et il n’y a pas eu d’attaque de mulots sur les plants sous paille. Par contre, la paille offre un refuge idéal pour les limaces, mais ça ne semble pas affecter les tubercules :
Quelle science du camouflage : la limace a pris la couleur du plant de pomme de terre ! |
Lors de la récolte de fin d’été (le 28 août), nous avons comparé approximativement la quantité récoltée entre les deux modes de culture (5 plants par variété et par type d’essai) .
VARIETES | CULTURE SOUS PAILLE/POIDS | CULTURE SOUS TERRE/POIDS | CARACTERISTIQUES |
Gourmandine | 1,900 kg | 2,820 kg | peau lisse, couleur standard, gros fruit, chair blanche |
Passion | 2,530 kg | 3,490 kg | peau très lisse, peu épaisse, blanche, gros fruit, chair très pâle (blanche) |
British Queen | 1,460 kg | 2,190 kg | peau clair, craquelée, avec de petit cratère, fruit assez gros, chair blanche |
Arran Victory | 0,520 kg | 2,260 kg | peau très fine, assez lisse, légèrement craquelée, violine clair, petit fruit, chair blanche ++ |
Shetland Black | 1,160 kg | 0,850 kg | peau très fine, craquelée ++, violet (noir), petit fruit en long, chair blanche, anneau intérieur veiné violet |
Orla | 1,825 kg | 1,580 kg | peau lisse avec quelques cratères fruit rond, assez gros, chair jaune clair |
Red King Edward | 1,137 kg | 1,720 kg | peau craquelée ++, rouge/rosée, beau fruit plutôt allongé, chair blanche |
Vitabella | 0,870 kg | 1,360 kg | peau clair, très lisse, fruit moyen, chair clair |
Kerkovske | 1,050 kg | 1,380 kg | peau craquelée, jaune/marron, fruit moyen allongé, chair blanche |
Maris Peer | 0,730 kg | 2,540 kg | peau clair, lisse, jaune, fruit moyen, chair blanche |
Monika | 1,930 kg | 1,840 kg | peau assez lisse couleur standard gros fruit assez rond chair jaune clair |
Juliette | 1,260 kg | 1,400 kg | peau légèrement craquelée, jaunâtre, fruit moyen allongé, chair pâle avec contour contraste blanc |
Bambino | 1,125 kg | peau craquelée, jaunâtre, petit fruit rond, chair blanche | |
Maris Bard | 2,100 kg | peau lisse, blanche, tachetée, marron, gros fruit, chair très blanche pâle | |
Bohémia | 1,080 kg | 2,110 kg | peau légèrement craquelée, jaunâtre, gros fruit jaune |
Double Fun | 1,270 kg | 1,050 kg | peau noire craquelée, fruit assez gros, chair blanche, contour violet |
Barbora | 1,550 kg | peau lisse, jaunâtre, fruit moyen, chair blanche | |
Yukon Gold | 1,650 kg | peau légèrement craquelée, jaune/marron, fruit assez gros, chair blanche | |
Céphora | 2,650 kg | 1,450 kg | peau lisse, jaune clair, fruit moyen, chair blanc pâle |
En moyenne, la production sous paille est plus faible. Nous avons constaté une différence d’un kilo supplémentaire pour la culture sous terre, probablement car la croissance des plants sous paille était moins vigoureuse.
D’autre part, nous avions aussi effectué un test de culture sous paille le long d’un tunnel (allée composée d’adventices tel que des orties, graminées ou encore des ronces…).
Cette fois-ci les plants avaient été déposé (le 29 mai 2017) directement sur un sol très sec, juste tondu. Nous avons arrosé plusieurs fois les rangs avant la levée. Après un début de culture lent et très hétérogène, nous avons ici aussi formé des ondins avec la paille.
Cette fois-ci, la récolte a été bien plus conséquente. Pour 3 kg de jeunes plants nous avons récolté 17,230 kg (Variété Manon) et 12,030kg (Variété Kuroda).
Variété Kuroda |
Variété Manon |
Lors de la récolte, nous avons pu remarquer une activité microbienne importante sur les zones très humides et une belle production de tubercules. Au contraire, sur les zones plus arides, pas de vie microbienne = patate très petite. Nous estimons que la meilleure réussite sur cette zone se justifie par deux points essentiels : plus d’eau (lors des quelques pluies d’orages durant l’été, l’eau ruisselait le long du tunnel et tombait aux pieds des plants), plus de chaleur (cette zone est plus abritée du vent et la plantation a eu lieu plus tard en saison, dans un sol plus chaud).
Pour conclure, voici les avantages :
Par contre, il faut cependant être très vigilant au début de culture et ne pas hésiter à faire des arrosages réguliers en fonction de la météo. Nous avons aussi constaté que certaines variétés semblent être plus adaptées à la culture sous paille. Un client maraîcher nous a signalé que le goût était différent entre la pleine terre et sous paille. Nous n’avons pu le tester cette année, nous essayerons de le faire l’année prochaine.
L’expérience enrichissante de 2017 nous incite à continuer de tester ce mode de culture l’an prochain, en cherchant à l’améliorer. Si vous avez des idées ou diverses expériences, aidez-nous !
Conservation des plants de pomme de terre avant la plantation
La culture de la pomme de terre
La pomme de terre : histoire et origines
La tour de pommes de terre : le tuto
Les pommes de terre cultivées sous paille
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